Ceux qui ne manifestent pas ont aussi le droit d’être entendus

Se faire entendre en faisant grève est parfaitement légitime. Mais prétendre vouloir mettre la France « à l’arrêt » ou, pire encore, « à genoux » est évidemment inadmissible.

 

Quant aux différentes menaces allant des coupures d’électricité au blocage des raffineries, elles sont d’autant plus inacceptables qu’elles émanent d’une minorité qui prétend imposer sa loi à une immense majorité. La menace ciblée ne peut pas être une voie d’action syndicale.

Tout cela n’est pas sans conséquence économique. Le télétravail vient, certes, diminuer l’impact sur l’activité mais il convient de rappeler que seuls un tiers des postes sont télétravaillables. La désorganisation engendrée par les mouvements sociaux dans les transports ou dans les écoles notamment, pénalise les salariés qui peinent à se rendre sur leur lieu de travail et doivent trouver des solutions pour leurs enfants. Elle freine également l’activité des entreprises, et en particulier de certains secteurs comme celui lié au tourisme ou au commerce.

La succession de journées d’actions syndicales risque donc bien de se traduire par un ralentissement de l’activité économique. Les commerçants, les hôteliers et les restaurateurs sont particulièrement inquiets de la multiplication des journées perdues. Ceux qui réalisent une partie de leur chiffre d’affaires le week-end, craignent que le rattrapage ultérieur à ce samedi soit difficile.

La CPME appelle donc les organisations syndicales mais également les manifestants, à bien avoir conscience des conséquences pour les artisans, commerçants, TPE et PME.

Elle souhaite également que le gouvernement prenne rapidement les mesures qui s’imposent pour ne pas laisser bloquer les raffineries et mettre la France « à sec ». Il est aussi de sa responsabilité de prendre les mesures qui s’imposent pour garantir la liberté de circulation et la liberté de travailler.

La question de l’effectivité du service minimum reste également un véritable sujet qui méritera que des réponses soient apportées.

Ceux qui manifestent ont le droit d’être entendus. Les autres aussi, en rappelant qu’il s’agit de l’immense majorité des Français.

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